Parmi les innombrables graines végétales qui sont souvent utilisées dans la fabrication de bijoux traditionnels (que l’on appelle aussi “ethniques”), on trouve la graine wawa. Je fais attention à ne pas utiliser trop de graine, à surtout ne pas en acheter, pour ne pas contribuer à une surenchère de la disparition du végétal. Cependant, je chine beaucoup et lorsque je tombe sur un collier avec des graines, je le prends. Insérées dans une création, les graines wawa sont particulièrement appréciables, car elles sont tout bonnement.. magnifiques !
Description
La graine de wawa est lenticulaire, polie, brun-bordeaux à l’aspect du cuir, ronde ou en forme de cœur. La variété guadeloupéenne a sa spécificité : couleur marron-bordeaux brillant, de formes diverses, le plus souvent plate, elle est particulièrement douce.
Le végétal
Le Wawa est une liane gigantesque de parfois plusieurs centaines de mètres de long, au tronc ligneux épais et torsadé. Il existe une trentaine d’espèces du genre Entada, principalement des lianes et les deux tiers sont originaires d’Afrique, dont celles situées au Mozambique qui peuvent atteindre jusqu’à 2 m de long et 15 cm de large. Le tronc de l’espèce asiatique peut atteindre 3 m de diamètre et la liane plusieurs kilomètres par rejets. Ces lianes géantes poussent généralement en forêt tropicale humide, en bordure de rivière ou dans certains types de mangroves. 6 espèces sont présentes à Madagascar et on en trouve aussi en Martinique (en un seul pied), en Guadeloupe et dans d’autres régions tropicales (Afrique, Amérique Centrale et Amérique du Sud).
Ces lianes sont les plus longues du règne végétal et leurs gousses, qui peuvent atteindre 1 m 70, contiennent de grosses graines rondes et luisantes à l’épiderme extrêmement dur.
Ces graines creuses sont souvent emportées lors des moussons et se retrouvent sur les plages d’Afrique en Amérique centrale, voire des Caraïbes en Europe du Nord (Norvège, Bretagne, Irlande), du fait de leur aptitude exceptionnelle à flotter. On appelle ce mode de dispersion par l’eau l’hydrochorie.
A noter qu’Entada gigas est en voie de disparition locale dans certaines forêts notamment en Martinique, République Dominicaine et en Guadeloupe. Il est donc utile dans ces régions de ne pas les récolter à l’état sauvage, sauf peut-être dans le but d’en faire germer et de cultiver la liane pour ceux qui en ont la possibilité sur ces îles.
Autres appellations
Wawa (Antilles),Ti Wawa, Lyann wawa, Lyann Bèf, pois cœur, cœur de la mer, cœur de singe (Asie), haricot de Christophe Colomb, Acacie à grande gousse, haricot géant.
Croyances
On associe cette graine à toutes sortes de croyances de part le monde. Leur forme de cœur et le mystère de leur origine les font employer comme porte-bonheur. En Norvège ou en Grande Bretagne, ces graines dérivantes sont considérées comme de véritables porte-bonheur aux multiples vertus ou comme talismans écartant le diable. On pouvait même, dans des temps plus reculés, préparer un thé amer avec la graine pour faciliter les accouchements. Au Connemara en Irlande, elles étaient glissées sous le matelas pour faire fuir les mauvais esprits. En Afrique de l’ouest, portées en pendentifs, elles étaient censées calmer les enfants agités. Au Gabon la graine est aussi considérée comme fétiche et les habitants la plantent à l’entrée des villages pour éloigner les mauvais esprits. Les Lapons attribuaient à ces graines des vertus médicinales. En Colombie elles sont parfois encore glissées dans la poche comme porte-bonheur. On leur prête des vertus anti vénéneuses contre la morsure de serpent en Amérique centrale et elles peuvent aussi être utilisées dans les rites vaudou.
Usages
Utilisée comme objet de décoration, tel quel, montée en grappe, sur tige pour les compositions sèches, la graine de wawa sert souvent de pièce maitresse dans les colliers. Les graines de formes ovales sont également appréciées pour la réalisation de bracelets et de pendentifs. Autrefois, les marins en faisaient de petites tabatières ou des boîtes à pilules. En Afrique, les graines de plusieurs espèces sont sciées pour fabriquer des percussions, notamment des ceintures de danse et des hochets de pied.
L’écorce de la plante est aussi employée comme ichtyo toxique (poison de pêche) au Viêt-Nam et au Philippines, et comme savon médicinal dans le traitement du phtiriasis et de la gale. Les tiges de cette liane sont employées comme cordes. Les graines d’ Entada rheedei sont comestibles après un long trempage et leur décoction apaiserait les maux de pieds.
Actuellement, on en fait une utilisation en tant que pierre chaude relaxante, dans certains instituts (SPA, massage) ces graines sont très prisées, pour cela, on les fait passer dans un four et on les appose sur le corps dénudé de la personne et avec de l’huile de massage, on s’en sert pour étaler.
Merci au site www.sitegrainesdumonde.com pour toutes les infos sur les graines
Très intéressant !
La gousse ressemble à celle du tamarin en plus plate.
Je dois en avoir dans une boîte. Je vais les ressortir pour mes prochaines créations !
Boussa