Son histoire
Venu du sémite aqiq ou achit (séparation des cheveux du nouveau-né), le terme a ensuite été appliqué à une vallée située près de Médine, en Arabie Saoudite. Les grecs l’ont transposé en achatês, terme désignant aussi une rivière de Sicile (actuel Dirillo) en Italie, où l’on exploitait un gisement important d’agates. Conservé en latin, il devint naturellement agate en français.
L’agate est présente dans de nombreuses régions du monde, et elle fut utilisée dès la Haute Antiquité : en Egypte et Mésopotamie, chez les Hébreux, ainsi que par les peuples de la Vallée de l’Indus, puis les Grecs et les Romains. C’est d’ailleurs le philosophe grec Théophraste qui lui donna son nom. Le romain Pline l’Ancien mentionne dans son ouvrage « Histoire Naturelle » l’agate de Pyrrhus, qui aurait représenté, grâce au dessin naturel de ses couleurs, Apollon jouant de la lyre ainsi que les neuf Muses… Chez les Celtes, l’agate fut associée à Ceridwen, déesse de la fertilité et de la mort.
Pour toutes ces civilisations, l’agate était très demandée du fait de la variété de ses couleurs et de ses différentes formes. On en faisait des bijoux et des objets ornementaux, comme des vases, ou encore des objets cultuels. Ainsi, la coupe dite des Ptolémées et le Grand Camée, conservés à la Bibliothèque nationale de Paris, figurent parmi les plus célèbres œuvres d’art antiques taillées dans de l’agate. Mais l’agate était aussi appréciée comme talisman. On lui prêtait le pouvoir d’éteindre la soif et d’éloigner les fièvres, si elle était tenue à la main. Les magiciens perses s’en servaient également pour détourner les tempêtes.
De nos jours, l’agate est une pierre indispensable dans la création de bijoux artisanaux, de parures d’ornement et d’objets artistiques. Par ailleurs, sa grande endurance face à la corrosion fait d’elle une matière de premier choix pour l’industrie chimique et pour la confection de certains mortiers et céramiques.
Où trouve-ton des gisements d’agate ?
L’agate se forme à basse température, tapissant les cavités des roches basaltiques. Elle est largement distribuée à travers le globe. Si les sites historiques d’Arabie, d’Égypte, de Sicile sont maintenant épuisés, les principaux gisements exploités se trouvent dans le sud du Brésil (Rio Grande do Sul) et en Uruguay, d’où l’on a extrait des spécimens larges de plusieurs mètres, mais également au Mont-Lyall, au Québec. Cet ancien volcan a produit de la lave il y a 350 millions d’années et en refroidissant, les roches se sont cristallisées sous forme de quartz, d’améthyste, de calcédoine et de cornaline. On y trouve également de l’argile verte thérapeutique. Cette mine est particulièrement intéressante car ouverte à la visite et au ramassage de minéraux.
Néanmoins, excepté ces trois pays, les gisements les plus remarquables sont situés en Amérique centrale et du sud (Mexique, Argentine), en Amérique du nord (Arizona, Californie, Montana, Oregon, Wyoming), en Europe (Allemagne, Pologne, Hongrie, Serbie, Slovaquie, Rép. Tchèque, Grande-Bretagne, Russie…), en Afrique (Maroc, Botswana, Malawi, Namibie…) et en Asie (Turquie, Inde, Chine, Indonésie).
La composition de l’agate
L’agate est une variété de calcédoine qui appartient à la famille des Quartz et est constituée principalement de silice se formant au travers de laves volcaniques. Elle fait partie de la même catégorie que l’onyx, la cornaline, la sardoine, le jaspe, l’héliotrope.
Les couleurs de l’agate
Les agates naturelles sont généralement dans les tons de gris, parfois bleu doux, ou dans des nuances du jaune au marron. Lorsque certaines zones sont franchement opaques, l’agate est dite agate jaspoïde ou agate jaspée. Quand l’agate a des couches successives qui sont si fines qu’elle présente irisations et iridescence, on l’appelle agate iris. Originaire d’Inde, l’agate iris était probablement l’opale des anciennes civilisations avant la découverte et l’exploitation des opales de Hongrie par les Romains.
En plus de ses nombreux motifs, l’agate peut être colorée par un bon nombre d’impuretés chimiques différentes ou par des inclusions d’autres minéraux. Ainsi par exemple, le fer est à l’origine du jaune, du orange, du rouge ou du brun, le nickel ou le chrome du vert, le cuivre ou le cobalt du bleu, le manganèse du orange ou du rose. Les combinaisons de différentes impuretés donnent des nuances intermédiaires, franches ou dégradées selon leur répartition.
Par ailleurs, la porosité de l’agate a permis dès l’époque romaine de développer des techniques de teinture artificielle, par trempage dans des solutions colorées. Aujourd’hui, les couleurs les plus vives (rose, bleu, jaune…) sont obtenues par trempage dans des bains chimiques (acides, sulfates…) suivis d’un chauffage pour fixer la couleur.
Les formes de l’agate
La forme des zones varient à l’infini. Leur allure est encore modifiée par les tailles en cabochon, en boule, en lame, révélant des aspects particuliers et évoquant des yeux (zones concentriques), des reliefs déchiquetés (couches anguleuses). Les motifs contrastés de l’agate sont ainsi très variés. Les plus courants sont rubanés ou concentriques mais on les rencontre aussi à dendrites, à pois, à volutes, à festons, à “plumes”, à sagénites, etc. Les variétés et couleurs sont si nombreuses qu’une collection ayant l’agate pour seul thème serait impossible, car sans fin.
Chacune de ces formes a souvent reçu un nom descriptif : agate enrubannée, agate oeillée, nicolo… L’Onyx désigne une agate rubanée à couches fines et régulières, à fort contraste coloré. L’agate est aussi le nom d’une calcédoine qui comporte des inclusions multiples. Les motifs (dessin) révélés sur la pierre peuvent évoquer des plantes, des animaux, des montages, etc… Là encore, chacune peut recevoir une dénomination descriptive : Agate mousse, agate arborisée, agate fleurie, agate paysage... Des centaines de noms peuvent ainsi s’appliquer à l’agate.
Quel est le métal à associer à l’agate ?
Le métal le plus couramment associé à l’agate lorsqu’elle est montée en bijou est l’argent, dont l’éclat doux et lumineux met en valeur les stries colorées de la pierre. On la trouve aussi taillée de formes diverses, en montages originaux et sobres, sur des cordons noirs par exemple, ou bien enfilée sous forme de perle.
Entretenir son agate
De l’eau additionnée de liquide vaisselle suffira pour nettoyer en douceur votre agate. Lorsqu’elle se présente en fine tranche décorative, il est évident qu’une chute peut lui être fatale, mais montée en bijou, ce n’est pas une pierre fragile : très résistante à l’abrasion, elle est même utilisée dans certaines techniques de polissage de la céramique ou de la feuille d’or.